Kendrick Lamar, digne HĂ©ritier du Rap de la West Coast 🌮

Kendrick Lamar, digne HĂ©ritier du Rap de la West Coast 🌮
Parmi les Die-Hard du Rap AmĂ©ricain, que ce soit critiques, journalistes, prĂ©sentateurs radio et mĂȘme rappeurs; nombreux sont ceux qui s’accordent Ă  dire que Kendrick Lamar est le plus lĂ©gitime hĂ©ritier du Rap venu de la West Coast amĂ©ricaine. Depuis le dĂ©but des annĂ©es 2010, il ne fait qu’exceller et nous propose, Ă  chaque fois, des projets encore plus audacieux, profonds et plein de revendications pour l’amĂ©lioration de la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine : il est d’ailleurs certainement l’un des meilleurs portes-parole de sa gĂ©nĂ©ration dans le militantisme pour la place de l’Homme noir aux Etats-Unis d’AmĂ©rique. đŸ‡ș🇾

 

Aujourd’hui, pour cĂ©lĂ©brer le lancement du site Run Garden et faire hommage aux “meilleurs lyricistes de la West Coast”, je vous invite donc Ă  dĂ©couvrir l’un des artistes que j’admire le plus et par la mĂȘme occasion, un pilier du rap contemporain : Kung-Fu Kenny de son vrai nom Kendrick Lamar Duckworth.

 

Elle m’ a eu
 Son jolie prĂ©nom, c’est la Rue

 

Kendrick Lamar Duckworth (il a prĂ©fĂ©rĂ© garder uniquement Kendrick Lamar pour la scĂšne) est nĂ© le 17 Juin de l’annĂ©e 1987 Ă  Compton, une ville du comtĂ© de Los Angeles, en Californie.
Il a grandi entre sa maison et la rue et cette derniĂšre aurait certainement pu avoir raison de sa vie mais Kendrick est, d’aprĂšs moi, presque en mission divine (on le fera dans l’article) pour sauver le Rap qu’il a aimĂ© et appris dans les rues de Compton pendant sa jeunesse. Originaire de Los Angeles, on verra qu’il tient Ă©normĂ©ment de ses ainĂ©s comme Dr Dre ou encore le lĂ©gendaire Tupac Shakur qui Ă©tait un exemple dans le militantisme pour la cause noire amĂ©ricaine.
Son enfance, il aurait pu la vivre à Chicago mais ses parents ont fait le choix de quitter cette ville avant la naissance de leur enfant car le pÚre de Kendrick était impliqué dans des histoires de gangs


 

Dans les annĂ©es 80, les gangs pullulent et se sont massivement dĂ©veloppĂ©s grĂące Ă  l’arrivage et la commercialisation massive des drogues grĂące auxquelles ils financent leur contrĂŽle et expansion sur la ville. Le pĂšre de Kendrick faisaient partie du tristement cĂ©lĂšbre gang “The Gangster Disciples” et comme tous ses “frĂšres”, il ne pouvait pas “dĂ©cider” de partir du jour au lendemain: Quitter un gang se fait obligatoirement dans un cercueil Ă  la suite de missions pour le gang ou par trahison envers le gang


 

A Compton, les gangs sont tout aussi actifs dans les annĂ©es 90. Les Crips et les Bloods se partagent la majeure partie du territoire mais Kendrick Lamar semble rĂ©ussir Ă  avoir une enfance “normale” en Ă©tant plus inspirĂ© que traumatisĂ© par ce qu’il comprend de la rue. A l’école, il est attentif et plutĂŽt bon Ă©lĂšve. Il est instinctivement intĂ©ressĂ© par la poĂ©sie, les histoires (il en a Ă©crit quelques-unes lui-mĂȘme) et finit petit Ă  petit, par s’intĂ©resser aux “lyrics” soient paroles de chansons de rap qu’il devait dĂ©jĂ  dĂ©couvrir dans les rues de Compton Ă  l’époque.

 

 

Cette Ă©ducation Ă  la dure dans la rue n’a pas eu l’air de le dĂ©stabiliser, il s’en est mĂȘme inspirĂ© et a tout observĂ© en dĂ©tail (cf. ses chansons passĂ©es et actuelles dans lesquelles il nous dĂ©crit avec prĂ©cision ses dĂ©lires avec ses potes).
A force d’observer et d’écrire, il finit par se mettre Ă  l’Ɠuvre lui-mĂȘme sous le blase de “K-dot”. A 16 ans dĂ©jĂ , sa premiĂšre mixtape Youngest Head Nigga in Charge circule dans les rues de Compton et son nom fait Ă©cho dans la rĂ©gion californienne grĂące Ă  son talent et le label indĂ©pendant qui le propulse : Konkrete Jungle Musik.
En une seule mixtape, Kendrick a entamĂ© son processus de conquĂȘte:Top Dawg Entertainment (TDE), derriĂšre la personne de Anthony Tiffith, vient lui faire du charme et sĂ©duit par le projet et l’équipe fondatrice, Kendrick signe un contrat prometteur. TDE Ă©tait dĂ©jĂ  Ă  l’époque en trĂšs bon terme avec des gĂ©ants de l’industrie comme Warner donc les perspectives d’évolution Ă©taient Ă©tincelantes.
En 2005, Kendrick sort sa second projet Training Day et cette mĂȘme annĂ©e marque la signature de Jay Rock, un rappeur Ă  fort potentiel qui va apporter beaucoup d’exposition au label TDE. Coup double !

 

Les relations du label font que Kendrick a rapidement la possibilitĂ© d’aller faire ses armes en Tour avec des artistes dĂ©jĂ  cĂŽtĂ© comme The Game ou Ya Boy.
En 2008-2009, un tournant s’opĂšre dans sa carriĂšre: Kendrick remet un coup avec la mixtapeC4, un projet trĂšs inspirĂ© de la musique faite par Lil Wayne sur The Carter III: il reprend d’ailleurs le morceau « A Milli”.

 

Cette mĂȘme annĂ©e, une mue s’opĂšre chez Kendrick car il abandonne son nom de scĂšne pour reprendre son vrai nom “Kendrick Lamar” pour populariser sa musique. Proche de Jay-Rock, Ab-Soul et de School-Boy Q signĂ©s chez le mĂȘme label TDE, ils crĂ©ent le “Black Hippy Crew” pour partager un message et un projet musical commun. Projet qui n’est d’ailleurs pas encore Ă©tĂ© trĂšs actif Ă  l’heure d’aujourd’hui.
ParallĂšlement et 2 annĂ©es plus tard, il sort une derniĂšre mixtape Overly Dedicated et son premier album chez le label indĂ©pendant TDE : le trĂšs cĂ©lĂšbre “Section 80”.

 

Cet album est mythique dans la carriĂšre de Kendrick car, Ă  ce moment, il commence Ă  rĂ©vĂ©ler ses engagements notamment auprĂšs de sa gĂ©nĂ©ration : la gĂ©nĂ©ration des annĂ©es 80, et contre les rouages de la sociĂ©tĂ© car le Section 80 rĂ©fĂšre Ă  une politique de logement aux US. C’est un programme qui permet aux personnes pauvres d’avoir accĂšs Ă  un logement grĂące aux aides de l’Etat, l’inconvĂ©nient pour la famille c’est qu’elle reste toujours tributaire et dĂ©pendante des mouvements que souhaite impulser l’Etat amĂ©ricain dans son parc locatif.

 

De par son travail, sa persévérance et son charisme à son jeune ùge, Kendrick enchaine les scÚnes avec des artistes de renom comme Busta Rhymes, Lil Wayne ou encore The Game alors les grands noms du rap américain entendent parler de lui et notamment le trÚs célÚbre rappeur/ producteur Dr Dre


 

Être Authentique


 

“En aoĂ»t 2011, alors sur scĂšne avec Snoop Dogg, Dr. Dre, Kurupt et The Game Ă  Los Angeles, les quatre rappeurs le couronnent New King of the West Coast”
Dr Dre veut absolument accompagnĂ© Kendrick Lamar qu’il estime ĂȘtre la relĂšve alors il rĂ©ussisse Ă  faire un montage contractuel pour que Kendrick soit sur le label Aftermath Entertainment (de Dr Dre) et Interscope (Universal). C’est la fin de Kendrick en tant qu’Artiste IndĂ©pendant mais pour autant, il ne va rien laisser de cĂŽtĂ© concernant sa fougue et de ses convictions.
Etant donné que Dr Dre avait propulsé Eminem et 50 cent précédemment, Kendrick le savait déjà : il allait devenir une rapstar à renommée mondiale grùce à la puissance de frappe des structures dans lesquelles il a signé.

 

Dr Dre est un pilier incontestable dans l’érection de la carriĂšre de Kendrick Lamar et ce dernier en parle souvent : Dre lui a appris beaucoup de choses sur l’industrie musicale et ses rouages. Et sur la musique, c’est incalculable : Dr Dre est un perfectionniste et travailler avec lui a forcĂ©ment inspirĂ© Kendrick dans cette quĂȘte perpĂ©tuelle de renouveau (instrumentales, flow, sujets de rap).

 

Good Kid, M.A.A.A City

 

En 2012, le public attendait avec impatience le “Debut Album” de Kendrick Lamar sous la tutelle de Dre avec sa vision artistique si particuliùre.
L’album est un franc succĂšs et le public garde en mĂ©moire quelques titres historiques comme Swimming Pool, Backseat Freestyle, Poetic Justice en featuring avec Drake et finalement le plus connu Bitch, Don’t Kill My Vibe.

 

 

Son succĂšs se dĂ©mocratise avec ce nouvel album. Il ouvre des portes et est accueilli sur des plateaux tĂ©lĂ©s qu’il n’aurait jamais imaginĂ© jusqu’à prĂ©sent (Jimmy Fallon, David Letterman, etc). Il faut dire que cet album lui permet d’avoir un succĂšs plus vaste et une audience qui va s’agrandir au delĂ  du milieu puriste Rap Gangsta.
Dans les milieux lettrés, le message de Kendrick Lamar commence à avoir une certaine résonance grùce à ses lyrics tranchants de vérité.

 

En mĂȘme temps, dans cet album, Kendrick aborde sa jeunesse dans Compton avec toutes ses problĂ©matiques de gang, de drogues, de violence et il le fait toujours avec un regard critique et analytique sur une gĂ©nĂ©ration qu’il a vu se “perdre”. Il a conscience des forces actives dans son environnement et Ă©crit des textes revendicatifs qui parlent dans un premier temps Ă  d’autres quartiers noirs et aussi sensibilisent les classes plus aisĂ©s qui sont intriguĂ©s par ses textes violents Ă  la narration sexy.

 

“If I gotta slap a pussy-ass nigga, I’ma make it look sexy
If I gotta go hard on a bitch, I’ma make it look sexy
I pull up, hop out, air out, made it look sexy
They won’t take me out my element
Nah, take me out my element”

 

Sur Backseat Freestyle, Lamar aborde toujours avec style des sujets qu’il trouve dĂ©connants: il parle notamment des moeurs de son quartier autour de la misogynie et le sexisme qu’il peut y avoir dans les relations Homme/Femme et cela de façon habituelle. Il nous parle Ă©galement d’une vision du couple qui est dĂ©gradĂ©e avec un pĂšre qui appelle sa femme “Bitch” et se dĂ©solidarise de l’éducation de son fils.
Il nous raconte ses erreurs en tant qu’adolescent qu’il regrette aujourd’hui en Ă©tant adulte comme l’envie de braquer, piller des maisons pour la richesse facile et pour se crĂ©er un “train de vie de rappeur”. (cf. Money Trees)

 

Dans Swimming Pool, il parle de la fin du film qui est toujours triste dans ce genre de scĂ©nario : quelqu’un fini par ĂȘtre tuĂ©, arrĂȘtĂ© ou pire encore, et les proches finissent par payer le tribu en se noyant dans l’alcool et la drogue. Triste rĂ©alitĂ© de la rue


 

Et marquer l’Histoire.

A ce jour, c’est chose faite Ă  mon avis mais je ne pense pas que Kendrick ait envie de tourner la page Rap dans l’immĂ©diat car c’est un art et un environnement qui lui plait alors, The Show Must Go On !

 

To Pimp A Butterfly
To Pimp A Butterfly est d’une rare complexitĂ© dans le Rap. Kendrick Lamar aborde de nombreux sujets critiques comme Ă  son habitude avec un storytelling parfait. Il nous parle de ses contradictions, de sa propre vision du succĂšs et des contraintes qui en dĂ©coulent. Il se livre Ă©galement un peu plus Ă  ses auditeurs en parlant de sa vie en gĂ©nĂ©ral, de ses pĂ©riodes de dĂ©prime et ses dĂ©mons intĂ©rieurs qui le rongent. Tout Homme en est sujet de toute façon.
En 2015, Barack Obama ne s’est pas cachĂ© sur le sujet, d’aprĂšs lui, To Pimp A Butterfly est sans conteste du meilleur album crĂ©Ă© cette annĂ©e.

 

Avec cet album, il a gravĂ© Ă  nouveau une page d’histoire musicale pour sa ville natale Compton qui reste entre ses dĂ©mons (gangs, crimes, drogues, etc) et les vibrations positives qui Ă©manent de l’art, de la musique et des gens qui veulent oeuvrer pour le bien de la communautĂ© comme Kendrick.
To Pimp A Butterfly m’a Ă©galement marquĂ© par le morceau Mortal Mancar il s’ouvre sur ses peurs, ses sentiments et se demande ce que va devenir son message pour la jeunesse et l’humanitĂ©. Il a oeuvrĂ© pour en arriver Ă  ce succĂšs et il espĂšre bien mettre Ă  contribution sa notoriĂ©tĂ© pour propager un message positif et provoquer un Ă©lectrochoc chez ses auditeurs. Il nous parle de tous ses problĂšmes car ce genre de titre lui permet de faire sa propre thĂ©rapie et de se livrer sur ses travers. Il a d’ailleurs longtemps hĂ©sitĂ© Ă  le faire et il avoue que depuis qu’il le fait sa musique est beaucoup plus engageante qu’au dĂ©but de sa carriĂšre.

 

“I remember you was conflicted
Misusing your influence
Sometimes I did the same
Abusing my power, full of resentment
Resentment that turned into a deep depression
Found myself screaming in the hotel room”

 

Mortal Manest à marquer d’une pierre blanche car, à un moment dans le son, on entend un montage d’une conversation entre Kendrick et Tupac, son idole et inspiration d’enfance.
Ils parlent notamment de la sociĂ©tĂ©, des riches et des pauvres. Kendrick pose des questions Ă  Tupac pour mieux comprendre sa philosophie de vie. On se souvient Ă©galement que Tupac Ă©tait fier de son succĂšs et il nous affirme qu’il a pu garder un certain Ă©quilibre dans sa vie, malgrĂ© le succĂšs assumant, grĂące Ă  sa foi en Dieu et son authenticitĂ©.
« Chaque chose arrive Ă  point Ă  qui sait attendre
 rester soi-mĂȘme et oeuvrer pour le bien.

 

D.A.M.N
Une fois encore, nombreuses sont les personnes Ă  considĂ©rer qu’il s’agit du meilleur album de l’annĂ©e 2017 tellement il a Ă©tĂ© plĂ©biscitĂ©. Kendrick a Ă©crit l’histoire Ă  nouveau et a raflĂ© Ă  la pelle des trophĂ©es historiques !
Et quel album, quel engouement ?! A la suite de sa sortie, le public avait Ă  peine reçu le projet qu’il Ă©tait dĂ©jĂ  dans la conspiration de la sortie de la deuxiĂšme partie de l’album dans les jours suivants
 C’est vous dire la dĂ©votion que les gens accordent Ă  la musique de Kendrick.
L’album D.A.M.N est Ă  lui seul un double album en fait car Kendrick l’a expliquĂ© quelques fois en interview et a officialisĂ© le fait que l’album peut s’écouter dans 2 sens diffĂ©rents et racontent donc une histoire et sa version opposĂ©e.
Dans la version officielle, si on Ă©coute de BLOOD Ă  DUCKWORTH, on dĂ©couvre une version optimiste de l’histoire oĂč Kendrick fait face Ă  ses travers, ses vices et apprend Ă  les contrĂŽler.
Il procĂšde rĂ©ellement Ă  une amĂ©lioration de sa personne et cela essentiellement grĂące Ă  ses analyses et Ă  l’aide de Dieu car Dieu est l’essence de cet album.

 

A l’inverse, du coup, si on Ă©coute l’album de DUCKWORTH Ă  BLOOD,c’est une histoire bien plus dramatique d’un individu qui sombre Ă  toutes ses dĂ©rives et qui n’a plus vraiment de contrĂŽle sur sa vie. Il devient un ĂȘtre prĂ©tentieux qui n’a plus d’yeux que pour l’argent et son succĂšs. Kendrick Lamar a fait sa track list dans le sens positif et on le connait extrĂȘmement positif alors c’est clairement un rĂ©ussite pour le moment.
  • Pour parler de quelques titres en particulier, on peut Ă©voquer :
    FEAR est Ă  mon goĂ»t une chanson inconique de l’album car il se livre sur ses peurs profondes notamment dans son enfance (7 ans), des roustes que lui collaient sa mĂšre. Plus tard, dans son adolescence (17 ans), il Ă©voque sa peur de la mort et enfin aujourd’hui (27 ans), sa peur s’est dĂ©placĂ©e vers sa propre perdition dans le succĂšs. Il l’a dit en interview, avec son succĂšs il a accĂšs Ă  absolument tout ce qu’il veut et il pourrait dĂ©truire sa vie “du jour au lendemain”.
  • Dans DNA, il parle de sa “nĂ©gritude” et rĂ©pond Ă  tous ses dĂ©tracteurs sur sa couleur noire et tous les clichĂ©s qui s’en font. C’est Ă©galement une façon de mettre en avant le prestige de la couleur noir dont les gens doivent ĂȘtre fiers. “I got loyalty, got royalty inside my DNA”
  •  Finalement l’un des plus connus, HUMBLE. C’est le premier extrait qui a Ă©tĂ© annoncĂ© pour ce dernier album en date et c’est d’ailleurs le titre qui a le plus cartonnĂ© dans les charts. Dans ce son, il remet tout le monde Ă  sa place en nous sommant d’ĂȘtre humble en toute circonstance. Ce son est d’ailleurs la charniĂšre des 2 histoires que l’on peut avoir dans l’album dans un sens ou dans l’autre : C’est l’humilitĂ© qui permet Ă  l’humain de garder son panache dans le succĂšs ou au contraire qui le rend dĂ©testable si cette valeur est absente.
    Ce qui est assez marrant Ă  noter sur ce son, c’est que l’instrumentale, la façon de kicker de Kendrick et mĂȘme ses lyrics ne sont pas du tout empreint d’humilitĂ©.

 

 

Il serait vraiment trop long de vous Ă©noncer la liste des nominations et prix obtenus par Kendrick Lamar tellement il y en a dans sa jeune carriĂšre


Pour l’histoire, on peut garder en mĂ©moire ses 261 nominations et 109 rĂ©compensesdont 12 Grammy Award et 6 Billboard Music Award..
Avec son dernier album DAMN, il a tout raflé, en premier le double disque de platine:

 

2018 marque Ă©galement sa victoire du prix Pulitzer : Historique !
En 75 ans d’existence, le prix n’avait jamais ne serait-ce que nominĂ© un album rap

Les critiques du prix ont apprĂ©ciĂ© l’album comme Ă©tant, en bref, une collection de chefs d’oeuvre illustrant la vie contemporaine d’un afro-amĂ©ricain.
“A virtuosic song collection unified by its vernacular authenticity and rhythmic dynamism that offers affecting vignettes capturing the complexity of modern African-American life. »

 

Alright, l’hymne à l’optimisme

 

 

Il a fallu Ă  Kendrick approximativement 6 mois pour trouver l’inspiration et les bons mots pour crĂ©er Alright
 C’est vous dire la patience et la dĂ©votion de l’artiste pour sa musique.
DĂšs le dĂ©but, lorsque Pharrel Williams, le co-producteur du son, lui a transmis l’instrumentale, Kendrick savait qu’il s’agissait d’une instru prometteuse et qu’il allait pouvoir en faire un grand son mais il lui a fallu le temps pour y penser et trouver l’approche la plus juste pour faire de ce son un revendication et pas juste une musique.
Ce son est le rĂ©sultat d’une longue rĂ©flexion, d’expĂ©riences de vie, de rencontres Ă©galement. Kendrick Lamar a passĂ© une pĂ©riode de l’annĂ©e 2014 en Afrique et notamment en Afrique du Sud et il s’est rendu compte de la duretĂ© de la vie lĂ -bas. Il se disait notamment que la vie qu’il vivaient Ă  Compton avec ses potes Ă©tait bien plus facile.

 

Alright est indĂ©niablement un message d’espoir, un chemin sombre au dĂ©but qui s’éclaircit le long de la progression et on peut le sentir Ă©galement dans le clip. Dans ce son, Kendrick nous fait part encore une fois de ses pensĂ©es sur la situation actuelle d’une grosse partie de la communautĂ© noir-amĂ©ricaine. Il aborde de nombreuses problĂ©matiques en commençant par les agressions policiĂšres, les violences conjugales; la duretĂ© de la vie pour ces gens en gĂ©nĂ©ral. Il fait de ce son un constant dans un premier temps mais il le transforme rapidement en message d’espoir.

 

DÚs les premiÚres lignes, il fait référence au bouquin (adapté en film),The Color Purple qui a été écrit par Alice Walkeret qui lui a permis de gagner le prix Pulitzer en 1983. Signe prémonitoire pour Kendrick ?
“Alls my life I has to fight ni***”, Toute ma vie j’ai du me battre pour m’en sortir !
En parallÚle, au début du clip, on fait immédiatement allusion aux nombreux meurtres qui ont eu lieu aux Etats-Unis en 2015 lorsque la police faisait preuve de beaucoup de violences dans leur altercation avec la communauté noire. Kendrick en faisait une cause de militantisme international car il a vu la souffrance des africains également.

 

“Homie you f*****d up
But if God got us
Then we gon’ be alright”

 

Kendrick Lamar est en lĂ©vitation dans le clip comme pour reprĂ©senter sa rĂ©surrection d’entre les morts. Il vient donner un message d’espoir Ă  ses frĂšres qui sont rester sur la Terre sur leur vie en gĂ©nĂ©ral car Dieu est avec eux sur cette Terre et ils seront Ă©galement accompagnĂ©s dans la vie aprĂšs la mort Ă  laquelle Kendrick croit forcĂ©ment par ses croyances Juive IsraĂ©lite.
Le message d’espoir a une rĂ©sonance forte chez les personnes croyantes car ses personnes sont sensĂ©es ĂȘtre conscientes que cette vie est faite d’épreuves et qu’il faut s’accrocher Ă  sa foi pour savoir que le Salut se trouve dans la voie de Dieu et la patience face aux Ă©preuves.
“Ni**a, We gon’ be Alright”. A l’évidence, il faut noter la prononciation et l’insistance sur le mot Alright, je pense qu’il fait un parallĂšle entre les “right”, les droits des noirs amĂ©ricains qui sont bafouĂ©s aux USA par l’administration et les lois divines qui seront elles respectĂ©es Ă  la lettre et Kendrick veut dire Ă  « son peuple » que la justice sera faite dans tous les cas.

 

Kendrick Lamar est l’un des meilleurs artistes de ce siĂšcle. On se souviendra de sa musique comme on parle encore aujourd’hui de l’hĂ©ritage de Tupac.
Kendrick Lamar est un prodige de la musique. Il a dĂ©veloppĂ© des compĂ©tences que l’industrie et ses “concurrents” n’ont pas forcĂ©ment.
Il base sont art sur des valeurs comme l’authenticitĂ©, la revendication et la lutte pour des causes qui lui sont chĂšres.
Il a plĂ©thore de flow, de voix et d’histoires et il met toutes ses compĂ©tences au service de sa communautĂ© et de la propagation d’un message positif et universel.
Il est extrĂȘmement talentueux et “guidĂ©â€ car il a arrĂȘtĂ© de boire et de fumer dĂšs son adolescence malgrĂ© son entourage imprĂ©gnĂ© de certains vices. Il est un individu Ă  part entiĂšre et ne base ses actes que sur sa rĂ©flexion, son hĂ©ritage et ses croyances.
Il rappe pour l’amour du rap, pour ĂȘtre au coeur des dĂ©bats (il a tout de mĂȘme un sacrĂ© ego) mais il se sert de son succĂšs pour faire la promotion de l’optimisme, du militantisme et dĂ©passement de sa condition initiale (pauvretĂ©, dĂ©savantage dans la vie, etc).

 

La dimension religieuse dans sa musique est minimisĂ©e Ă  mon avis mais je suis certain que c’est l’essence mĂȘme de sa vie aujourd’hui. C’est vraiment ce qui lui permet, paradoxalement, de garder les pieds sur Terre et de faire preuve d’humilitĂ©.
Le musique de Kendrick ne s’écoute pas, elle s’étudie, se savoure et elle doit surtout nous pousser Ă  agir pour nos vies. Elle a pour but ultime de nous Ă©lever de nos conditions initiales pour atteindre nos rĂȘves malgrĂ© les Ă©preuves que nous avons dans nos vies.
Je voudrais vivre ma vie entre mon besoin de libertĂ© et ma passion et je commence Ă  peine Ă  m’en donner les moyens.
Et toi tu veux quoi ? Que fais-tu pour y arriver ? Je serai ravi d’en parler dans les commentaires !

 

 

The G.
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