A l’approche des fêtes de fin d’année les foyers s’affairent entre décorations et quêtes de plaisirs à offrir. Sur ce dernier point, il semble qu’Isnel n’ait lésiné sur les moyens en nous délivrant EYWA, un 7 titres qui tombe à point nommé pour l’artiste qui passait le cap d’une nouvelle décennie et pour clôturer cette année et la balayer de toutes morosités.

 

EYWA est une probable dénomination faisant écho à la divinité vénérée par les habitants de Pandora, issus de l’imaginaire de James Cameron, dont les facultés permettent une connexion avec leur environnement, faune et flore.

Sous l’objectif de Ueart et agencé par sanjeeyan, Isnel apparaît sur l’époustouflant visuel de l’EP comme étant en symbiose pacifique et parfaite avec la nature.

 

 

Ainsi, à l’instar de la fournaise ayant récemment jailli, la force vocale d’Isnel s’élève dès les premières secondes, comme si l’on avait trouvé d’un inattendu coup de pic un diamant, un minerai pur et brut d’énergie ; qui se révèle agréablement à nos tympans…et ce, que cela soit seul ou accompagné. Allon gard’ sa !

 

On s’attarde dans un premier temps sur le titre éponyme de l’EP, où on décèle dès les premières secondes le célèbre gimmick « yoyo ! » du beatmaker aux phases lunaires qui signera de nombreuses prod de ce projet et qu’on aura le plaisir de retrouver en featuring en outro.

 

« La force vient de Eywa., ça t’empêchera de t’égarer

…Eywa elle peut t’éclairer dans le noir » – EYWA

 

Isnel pousse sa voix dans les aigus pour scander Eywa, cette énergie omniprésente et omnipotente.

 

On comprend ainsi dès le premier titre la démarche de l’artiste pour cet EP, qui sera la propagation de toutes ces vibes positives, véritables extensions d’entités spirituelles auxquelles nous pouvons nous connecter et s’érigeant comme des guides pour surmonter nos aléas quotidiens et nous aider à avancer.

 

On ferme même les yeux et on s’imaginerait presque à bord d’un hélicoptère, à sillonner avec ferveur tels des explorateurs les artères aériennes du cœur de notre île…quelle décharge d’énergie pour une intro !

 

« Elle me fait planer jusqu’à Mercure »

« Na pri le temps roule un fusée pure »– Marie feat Yanik

 

A défaut de l’hélico, la presque shamanique Marie (en référence à nos ti kalité péi) muse favorite de nos artistes aux saveurs multiples, fonctionne comme une capsule pour les voyageurs de l’espace en quête de connexion. Apparemment les liens ne sont pas que terrestres et atteignent même les astres ! Cela donne envie de prendre part à l’exploration !

 

 

« Pas de repos fait les bails, focus même s’il faut éviter les balles » – Tdm

 

Même si la tête est dans les nuages, les pieds eux sont solidement ancrés au sol. Voici que les ondes positives envoyées prennent la tournure de discours motivationnel. Certes Isnel nous pousse à nous connecter avec ce qui nous entoure et avec nous-mêmes pour vivre une vie dans le discours et dans l’action justes mais le fruit de cet équilibre ne se fera pas sans efforts et sans pragmatisme, où les réitérés lovés ont une place importante.

 

Il faut se donner, rester actif et ne pas prendre en considération les critiques négatives n’étant que des embûches à l’atteinte de notre stabilité et de notre épanouissement.

 

Si les énergies et les connexions à notre environnement tiennent une place prépondérante dans le projet, les relations de cœur et leurs aléas sont aussi présents.

 

Si Coupable sonne comme une révérence tirée à une relation non longuement désirée et à un envol vers une nouvelle vie, les deux featuring suivants semblent plutôt s’emboîter afin de nous narrer une histoire (fictive ou non?) naissante entre deux êtres.

 

«Le bigo en mode avion, Tequila Sunrise à l’ombre » – A demain feat Tissya

 

Dans la première partie du son, les personnages semblent se retrouver dans une ambiance festive plutôt détendue, similaire à celle d’un club. Tissya évoque sa volonté de festoyer jusqu’au bout de la nuit et Isnel celle de se détendre et de déguster encore quelques liqueurs aux teintes de saphir.

 

Cependant, on bascule vers la fin du track sur des sonorités plus « bluenote », presque Lo-Fi, où est martelé « A demain », comme si la soirée embrassait son terme, qu’on éteignait progressivement les lumières…présage d’une histoire nouvelle ?

 

« Je passe mon temps à l’analyser /

m’intrigue sans cesse comme Mona Lisa » – Corps accords feat Sskyron

 

 

L’on peut supposer un lien un tantinet “capillotracté” entre ces deux derniers titres. En effet, la soirée terminée sur des « A demain » laisse présager que les êtres sont rentrés ensemble et se sont épris et enlacés pour un dénouement torride, se livrant au jeu de contemplation de leurs Joconde respectives.

 

Telle une coulée de lave, vive et intense à l’instar de notre île au même qualificatif, on n’a de cesse de replay pour revivre cette émulsion où les éléments entrent en résonance avec l’artiste, comme la naissance d’un nouveau sens.

 

De telles cohérences entre visuel, sonorités et textes sont un réel plaisir et soulignent le caractère complet de l’artiste. Rappelons-le même s’il ne s’en targue pas, Isnel est un artiste d’expérience, affûtant tant ses cordes vocales que celles de ses guitares depuis plus d’une décennie. Les projets affluent, la générosité et la proximité avec le public est réelle (il n’y a qu’à voir le nombre de live parus pendant le confinement pour en témoigner) et il l’annonçait sur Instagram lors de la sortie de son projet « EYWA, une autre histoire qui commence… ».

 

Que nous réserve-t-il pour la suite, peut-être des clips pour illustrer l’EP ou d’autres projets aussi énergiques ? En tout cas, nous avons hâte de le découvrir !

 

Tony D.

 

 

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