KISAILE #22 : Queen Favie, une artiste étincelante

KISAILE #22 : Queen Favie, une artiste étincelante

Pour fêter les 50 ans du Téat plein air de St-Gilles dans un spectacle exceptionnel en ce début du mois d’octobre, une grande dame de la musique urbaine réunionnaise y a participé, Queen Favie.

Cette artiste auteur, compositeur, interprète gravite dans la musique depuis quelques années déjà sur des sons rap, reggae saupoudrés d’influences diverses.

 

Une voie tracée grâce au courage

Queen Favie de son vrai prénom Marie-Favienne nous vient  de la capitale du sud, Saint Pierre. Elle nous confiait avoir choisi ce nom d’artiste afin de rendre hommage à sa manière à toutes les femmes.

 

Mais revenons à ses débuts;

C’est au cours de son enfance qu’elle est touchée par la fibre musicale en voyant son grand-père s’épanouir dans la musique. Elle décide à son tour de monter sur scène en faisant des radios crochets, afin de partager ses ressentis et de toucher le public déjà à ce jeune âge. Par la suite, elle se met à retranscrire ses émotions sur papier et à travailler ses propres sons.

Mais elle comprend que pour vivre de sa passion, le chemin sera semé d’embûches. Elle ne dispose pas de moyens suffisants, mais reste focus sur ses objectifs en attendant de briller à son tour.

Grâce à l’association culturelle dont elle est membre à l’époque, on la découvre en 2011 dans son premier clip “Déclaration”, où elle nous parle d’amour sur un reggae love. Puis, elle sort son premier projet , une mixtape intitulée “Royauté d’une black amazone“. On y découvre alors différents univers qui parlent à l’artiste. Ce projet lui permet d’obtenir une certaine visibilité. Mais, Queen Favie s’épanouit sur du rap.

 

 

L’amour du rap d’une artiste engagée

Le meilleur remède n’est-il pas d’utiliser des mots pour guérir des maux !? Queen Favie en est convaincu. Elle nous confiait avoir choisi de s’exprimer sur du rap car “c’est un moyen d’expression qui me touche énormément, la force des mots, le flow tout me plaît dans ce style”. On comprend alors son engouement pour ce style musical. Et malgré les préjugés des uns et des autres, elle fait son petit bonhomme de chemin et clame dans le son Badass en 2019 que le plus important c’est  “vis ta passion dans le positif (…) les joyaux brillent au féminin”.

C’est ainsi qu’elle nous conte son vécu au travers de ses textes et comme elle le dit dans son titre Rappeuses en 2014 “mon rap est toute ses choses que j’ai subi en enfer”. Par le biais de sa plume, elle veut “rédiger mes phrases pour dévoiler mes pensées sur ma vision du monde”, un passage phare de son titre Temps sortie en 2017.

Ses textes sont également alimentés par la condition des femmes dans la société. En effet, pour Queen Favie le combat pour le respect des femmes est essentiel, c’est son leitmotiv. Elle se fait la porte parole des femmes et dénonce les injustices qui nous incombent encore à ce jour. A l’écoute de ses sons, on peut se dire qu’on n’est finalement pas les seules à vivre certains événements injustes.

Elle veut donner force et courage aux femmes, et nous rappelle que “ma liberté est bien plus qu’un droit, une joie de vivre” (Temps).

 

L’enrichissement de son âme d’artiste

Queen Favie a du vécu et malgré tout, une certaine paix et positivité se dégagent d’elle. L’enrichissement de sa musique, de son âme ont le doit à sa force de caractère mais également à ses différentes rencontres personnelles que professionnelles qui l’ont touché. Cette ouverture sur le monde l’a permis de côtoyer des artistes internationaux. En effet, elle rap en anglais, svp, chose qui n’est pas réalisée par beaucoup sur le son ” I need” en featuring avec Tuni Mole Kane, rappeur d’Afrique du Sud , puis sur le son “Badass” avec Danielle Swagger, rappeuse venant du Botswana. De plus, elle prône le vivre ensemble, et l’échange entre les îles sur “Andao” en featuring avec la slameuse malgache Makwa.

 

 

Elle s’est produite il y a quelques années sur la scène du festival Sonia à Madagascar, ce qui renforce sa vision du partage de la musique avec autrui.

Cependant, l’artiste a été discrète ces derniers temps car elle travaillait sur ses textes, les sons pour son EP urbain qui sortira bientôt en collaboration avec le beatmaker K-mi. Elle nous tient en haleine sur ce projet secret, où elle nous confiait avoir tester de nouvelles choses, et de s’être laisser porter par ce bon de modernité.

 

Queen Favie nous a prouvé qu’elle est plus qu’une rappeuse, c’est une artiste complète. Sa voix suave et puissante lui permet de nous émouvoir sur un reggae et ses textes d’éveiller nos consciences sur du rap. Son EP est à venir, alors affaire à suivre…

 

Jessica Gauvert

 

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