Samedi 31 octobre, confiné, je scrolle sur mon écran avec morosité quand un post de l’homme vert masqué vient m’égayer :
« New shit online » posté par Le Moonjor himself. Titre “Le café”.
Ni une, ni deux, je choppe mon casque et je m’isole. Réduction de bruit ON, Youtube ON… j’arrive à la moitié du son que je me mange déjà une gifle auditive.
Façon Jacky je pull-up et dégaine la page blanche digitale car là les G’s, c’est du lourd !
Expatrié au Canada depuis quelques mois, on découvre avec surprise que le décor qui défile sous nos yeux est bien celui de notre chère Ile. Le Moonjor aurait ainsi gardé secrètement une série de visuels dans sa soucoupe ? Peu importe, cela fait plaisir et nous régale, à chaque fois.
On retrouve le Moonjor dans ce qu’on devine être un resort, chambre d’hôtel et piscine en toile de fond. Tantôt sur le trône (oui, celui qu’on connaît tous) ou sautillant sur son matelas, le Moonjor est toujours aussi déjanté. On le voit même verser dans le romantisme, courtisant son alter-égo féminin de rose masqué ; un couple qui me fait inévitablement penser au Joker et à Harley Quinn !
La mise en scène prête à sourire, les effets visuels sont excellents (notamment le clonage) ; S/O Steff Warow, que l’on connait également pour ses positions de rappeur au sein du Gang Saint-andréen à 3 chiffres.
Le Moonjor plein d’adrénaline a dopé sa plume à la caféine (seulement 😉 ?) pour nous délivrer 2mn57 de frappe technique aux inspirations boom-bap new school du rap français. On secoue la tête et on a presque envie que jamais le son ne s’arrête.
Les sonorités et le flow me rappellent par moment « Papi » mais surtout « Harvard » et je trouve que le M20N prend vraiment de l’assurance dans ce style.
Bien qu’happés par les mimiques comiques, on ne manque pas de tendre l’oreille aux messages véhiculés à foison dans le titre.
Les maux sociétaux le tourmentent toujours et il désire plus que tout s’en déconnecter :
…j’allume pétard et j’ouvre ma canette
Pour oublier le mal qu’a fait tout ce monde
J’vous dis à plus tard, j’m’évade deux secondes…
Cette volonté de prendre de la distance est soulignée par son désir de marginalité. On le sait, le Moon n’aime pas prendre les mêmes chemins que les autres et il entend bien mettre sa pensée en pratique !
Laisse a mwin dans mon bulle
Zamal cachet’ sous mon pull
Son but est de se construire dans la marginalité et obtenir son indépendance, tant dans ses finances que dans son style :
…J’veux la plume de Josman…
La reconnaissance de la qualité de l’écriture et son souhait de s’améliorer sont ici clairement exposés, en ciblant comme objectif le talentueux auteur de LOTO.
Il continue de marquer ce que j’avais également pu souligner à l’époque sur « Harvard », soit le fait de se faire seul, par le fruit de ses propres efforts :
Dans le stud’ça bosse tard
On s’tappe des grosses barres
J’sais qu’le buzz est pas loin
Pou sa mi afole pa mwin
Il l’annonce même sur les réseaux et dans les commentaires « Nous sa fais ce que personne n’a fais ». En tout cas, sa communauté est présente et on a bien envie de découvrir la suite !
Et vous les G’s, qu’avez-vous pensé de « Le Café » ?
Partagez-nous vos impressions en commentaire !
Tony D.
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