On pourrait traduire ce titre par ” Bord de mer” ou ” Front de mer”, comme tout réunionnais se plairai à le dire ! 


RAWB se veut défenseur de l’étendard musical rouge jaune vert, fervent pratiquant d’un reggae à la transmutation alchimique réussie entre le roots, essence de ce mouvement et des sonorités très actuelles, pour vivre avec son temps.

Originaire de Saint-Denis et désormais installé à Paris,  on atteste de son double ancrage dès la colorée et dichotomique pochette du projet : une case sur une plage de sable fin baignée de soleil côtoyant la jungle de béton, plongée dans le crépuscule.

Sa musique oscille entre douceur et énergie, une invitation à glisser un œil au travers d’un kaléidoscope d’émotions entre apaisement et incitation à ralentir, en particulier en cette période compliquée dans ces mégalopoles aux mécaniques folles telles des machines enrayées qui ne gardent comme objectif que le matériel et la monnaie, loin de la simplicité et de la vitalité qui sont les valeurs reines du reggae.

 

The Beachfront sonne alors comme un rappel à l’essentiel.

Les auditeurs ont déjà pu découvrir le titre ” Come Along “ qui endosse la responsabilité d’introduction au projet.

À l’écoute du son en cohérence avec le reste de l’album et en appui d’un clip reflet de certaines scènes de vie chill, j’ai l’image de RAWB et TRKA en compagnie de leurs acolytes dans une ronde positive et énergique qui nous tendent la main en entonnant l’entêtant et martelé refrain “come, come Along” Comme un “viens, allez, laisse toi aller et rejoins-nous”.

J’ai donc décidé de serrer cette main tendue et de rentrer à mon tour dans cette ronde de 11 titres ” The Beachfront “ et c’est un voyage que je ne peux que vous recommander !

On laisse ses bagages et fardeaux derrière soi pour démarrer une nouvelle pérégrination et quoi de mieux que de repartir de zéro par une nouvelle journée sur l énergique New Day, aussi clippé en feat avec Faya pyd où se succèdent couplets en langue de Shakespeare et de Molière sur fond de rock pour des odes à l’énergie et à la lumière.

Haaaaa la lumière on en aurait tous besoin en ce moment, surtout pour nos compatriotes expatriés : on rêve à notre tour, de fermer les yeux et de se faire caresser par les rayons de Mr Sun,  3ème titre du projet habilement personnifié.

RAWB s’adresse à l’astre de lumière sans qui après tout la vie ne serait possible sur terre et le bruissement perceptible des oiseaux  évoque un cadre naturel qui se révèle être une toile de fond à tout ce dont nous avons besoin pour faire le pont et établir cette communication.

On y découvre aussi surtout l’une de ces autres facettes  musicales qui m’évoque des Chronixx ou Anderson Paak : le hip-hop et le rap via un couplet savamment accéléré et rythmé….
Il en va de même pour son premier couplet déclamé sur Illusions en feat avec Soul-J ou encore sur la fin de Feel Blessed

Certes la nature et la prise de conscience d’y être connecté est un thème que je retrouve beaucoup chez RAWB mais pas seulement.

Il y à aussi celui de l’amour, avec un grand A dans son sens le plus philosophique et philanthropique.

La voix de Ela Mbass vient par ailleurs appuyer ces propos sur Beyond Love où elle déclame d’une voix juste et cristalline “Love Is my healing… No chemical… Love Is so spiritual”

Autrement dit : l’amour est source de guérison, pas besoin de médocs, l’amour est empli de spiritualité.

 

 

Un ami précieux m’a donné sa définition de la spiritualité : un art qui donne les facultés physiques et intérieures afin d’interagir avec autrui et soi-même dans une perspective de bien être et de bonheur.

Et j’ai l’impression que la musique de RAWB occupe précisemment cette fonction : elle incite chacun a la reconnexion avec ce dont nous sommes les plus riches et que l’on tend paradoxalement à oublier : la nature, les éléments et les gens nous environnant.

Time goes fast comme il le dit si bien par la suite et on sait que c’est après mûres réflexions et passages entre les sinueux sentiers de la vie que l’on prend conscience de la Fin et de l’urgence de vivre.

Et voilà qu’en 6 titres déjà on arrive au titre éponyme du projet ” The Beachfront” qui a droit à son clip contemplatif aux teintes rosées du cocher de soleil et cumulant déjà + de 13000 vues, chapeau !

 

 

Bras levés au ciel en signe de communion avec l’entité, errance telle un Robinson esseulé, les questionnements métronomiques entre les hauts et les bas ne l’ont pas quitté et on retrouvera leur écho sur le réussi Ups & Downs, que vous pourrez de nouveau découvrir sur RG.

The ocean can be dark
Sometimes I feel hopeless
What is the life without the Ups and Downs

If you dig into your heart and you find out what it contains, it’s love it’s certain – Feel blessed

 

Rappelez-vous, tout n’est pas toujours le fait de la fatalité et souvent le combat vers le bien-être et le être-bien se fait avec nous même.

It’s my reason to live, to give and to receive  declare-t-il sur Crazy,  son dernier track,

Et merci de le faire, car on en a bien besoin en ces moments difficiles où la solidarité et être là pour l’autre n’ont jamais fait autant sens.

The Beachfront est une bombe d’énergie et de prise de conscience sur lequel jamais RAWB ne se révèle moralisateur.

L’écriture reste simple et les clés de sol ouvrant les portes de nos compréhension de soi-même sont imprimées directement dans nos inconscients.

Et ne l’oublions pas : on est là pour faire de la musique, pour chill et pour apprécier donc allez streamer ça fort l’équipe. Une version physique très colorée est également disponible, alors foncez !

 

Tony Dijoux.

 

A DECOUVRIR AUSSI : Dangerous lui demande de rester avec son nouveau titre “Dans mon vie”

 

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