Les suffocations de George Floyd sous le genou de la violence policière et de la haine raciale

Les suffocations de George Floyd sous le genou de la violence policière et de la haine raciale

I can’t breathe.
RIP George Floyd

 

Les faits

Lundi 25 Mai 2020. Minneapolis dans le Minnesota aux Etats-Unis.

George Floyd, père de famille afro-américain de 46 ans, est appréhendé dans son véhicule par 4 policiers sur fond d’histoire de fausse monnaie utilisée pour acheter des cigarettes.

Pourtant d’un calme olympien lors de son arrestation, Floyd fait paradoxalement les frais de méthodes musclées, se voyant d’abord menotté puis maintenu abdomen contre le sol, genoux de l’inspecteur Chauvin sur le cou.

Les passants, interpellés par la violence de la scène, n’hésitent pas à sortir les smartphones pour filmer la triste agonie de Floyd, longue de 8 minutes et 46 secondes et qui n’aura de cesse de signaler « I can’t breathe » (je n’arrive plus à respirer).

 

 

“..and we hate po-po, wanna kill us dead in the street for sure”

(On déteste les flics qui vont finir par nous buter dans la rue)

– Alright / Kendrick Lamar

 

 

Encore sous le choc du décès du jeune joggeur noir Ahmaud Arbery, le 23 février à Brunswick dans le sud des Etats-Unis, l’Amérique et son opinion publique sont de nouveau ébranlées toute juste 1 mois plus tard avec le décès de George Floyd ; énième manifestation du déferlement de la violence policière américaine et de la haine raciale envers les afro-américains.

Une trainée de poudre qui va mettre le feu à un véritable brasier qui deux semaines plus tard, a gagné l’ensemble du pays.

 

Le lendemain de la mort de George Floyd, des milliers de personnes se retrouvent dans les rues de Minneapolis pour exprimer leur colère, en scandant le désormais triste slogan « I can’t breathe » et appelant la police à stopper la tuerie de noirs américains.

Les cris de peine et de rage vont rapidement se heurter aux boucliers et armes des forces de l’ordre, lors de rixes qui vont gagner l’ensemble du pays.

Le mouvement de contestation arrive enfin aux portes de La Maison Blanche où l’on inscrit face à elle dans la rue en lettres capitales géantes jaunes « BLACK LIVES MATTER » (les vies noires comptent, ont de l’importance).

Ce geste fait écho au mouvement éponyme pour la lutte contre les violences subies par les communautés noires américaines, paru en 2013 suite au décès du jeune Trayvon Martin abattu par un vigile.

 

Ces contestations ont été également très largement colportées par des personnalités telles que Morgan Freeman qui ne s’est pas gêné d’un « F**k Donald Trump ! », en réponse au président qui a préféré envoyer la Garde Nationale et mettre en place des couvres feu ! Un tweet coup de poing qui comptabilise plus de 500 000 likes.

Kanye West a également fait parler de lui, en des termes des plus élogieux suite à son don de pas moins de 2 millions de dollars aux familles de jeunes afro-américains récemment tombés sous les coups de la police ; pour couvrir notamment des frais de scolarité et de vie quotidienne.

 

« Ils ont tué Adama, ils s’en sortent avec un blâme » – Dinos

Dinos X Lino – Délinquante Musique Remix – Live Couvre Feu Reebok

 

 

Le mouvement a traversé les frontières et a ravivé les douloureuses cicatrices d’Assa Traoré, sœur d’Adama Traoré. Elle milite toujours pour élucider les mystères entourant la mort de son frère, devenu désormais un véritable symbole francophone de la lutte contre les violences policières et décédé en 2016 au commissariat suite à son arrestation dont les méthodes sont très similaires à celles de George Floyd.

La vague d’indignation touchant aussi l’hexagone, de nombreux mouvements se sont également élevés, rassemblant parfois plus de 20 000 personnes en soutien aux Traoré, comme ce 2 juin à Paris.

 

Là encore, de nombreux artistes, comme la chanteuse Camélia Jordana ont rejoint le mouvement en chantant en hommage à Adama Traoré et à George Floyd lors d’une manifestation devant le Tribunal de Grande Instance de Paris.

Des soutiens provenant également du milieu du Rap sont à souligner avec des artistes tels que Laylow, Jok’Air, Freeze Corleone, souvent issus des quartiers populaires et ayant des rapports ou propos conflictuels à l’égard des dérives de la police, qui se sont également joints aux cortèges des manifestants. Conscients de l’impact qu’ils peuvent avoir auprès de leur public ; ils ont ainsi décidé d’exprimer leur colère et soutien à ce mouvement contre la haine raciale et la violence policière.

 

Bien évidemment, ce soutien se fait également en toute intelligence et les artistes, tels que Killer Mike aux USA ou encore Sadek en France, n’hésitent pas à rappeler qu’il ne sert à rien de s’engager dans un combat contre les forces de l’ordre, de sombrer dans la destruction et d’au contraire se concentrer sur les principaux inculpés qu’il faut soumettre à la justice.

 

« Toute demoun y blok, la police en veu lé blak » – Harvard / Le Moonjor

 

 

On peut ainsi être amené à questionner le rapport de cette haine raciale envers les noirs ainsi que de la violence policière à la Réunion.

La Réunion fait office d’avant-garde dans ce qui relève du savoir-être et du savoir-vivre ensemble. Tous les réunionnais et ce depuis leur plus jeune âge sont amenés à évoluer au sein d’un fort brassage multiculturel local.

 

Cependant, pouvons-nous être sûr que notre position sous les tropiques au sein de cette mosaïque métissée annihile complètement les risques de violence et de zèle de la part des forces de l’ordre ?

Pas si sûr si l’on se penche notamment sur les textes et discours des porte-voix des mouvements urbains locaux, comme Da Skill ou encore Willy Incana dont un projet qui est à venir avec Boska Général, Renlo et HM.

 

Si elle a hâte de découvrir ce projet conscient réunissant d’excellents Mc’s locaux, la Team RG tient à renouveler son soutien et son engagement dans la lutte contre toutes formes de haine et de violences quelles qu’elles soient en souhaitant un apaisement des tensions et que justice soit rendue.

 

Le combat continue.

Tony D.

 

 

 

 

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