Le Dancehall est une musique populaire qui vient de la Jamaïque. Il apparaît sur l’île dans les années 80 et certains jeunes s’y retrouvent rapidement car c’est une musique qui permet de s’exprimer tant par un son rythmé que par des pas de la danse spécifique.
En effet, le dancehall signifie «danse de salle», et, comme tout mouvement, il a des codes qui régissent chaque pas.
Puis, un autre mouvement fait également son apparition sur l’ile , le RAP. C’est un mouvement culturel et musical qui vient des States (USA), où les rappeurs expriment leur mal-être, leurs trip d’ego, leurs peines, leur relation amoureuse sur des sons assez violents, voire Hardcore.
A la Réunion, ces deux mouvements ont leurs adeptes, ceux qui veulent ambiancer la population sur des sons chaleureux et ceux qui veulent exprimer leur mécontentement face aux politiques, à la vie en générale.
On note pourtant que les femmes sont peu nombreuses dans ce milieu à la Réunion.
Un code imposé par la société ?
En effet, la société est régi par des codes qui laissent à penser que ces milieux leur sont interdits. Il est vrai que depuis l’enfance, la femme est caractérisée comme un être doux, parlant peu de ses sentiments, de ses points de vue et dont le rôle principal est de prendre soin de sa famille.
Ainsi, comment pourrait-elle exprimer sa colère, dire sa vérité sur du RAP ou s’ambiancer sur du dancehall ?
Pour certains, la femme est le pilier de la famille, celle qui rassemble et tempère. Elle ne doit s’exprimer que dans la sphère familiale et non aux yeux de tous.
De plus, parler de sexe ou avoir des comportements sexualisés est perçu comme un outrage face à la religion, très présente à la Réunion, qui donne une morale à suivre afin de vivre conformément aux principes de la société.
À ceci vient se greffer la caricature des normes qui régit ces mouvements musicaux. En effet, les rappeurs apparaissent grossiers, emplis de colère pour la société et les adeptes du dancehall comme des fêtards, pronant la fête et les nuits endiabliées.
Une révolution sociétale doit se mettre en place ?
Dans ce contexte, la femme doit s’imposer en cassant et en se jouant de ces codes masculins. Ainsi, elle doit savoir manier le langage, les lyrics et s’approprier cette masculinisation afin de s’imposer.
Mais, la femme a de multiples facettes dont celle d’être sexy, séduisante. Le dancehall et ses pas lui permettent d’exprimer ce côté sensuel et chaleureux qui l’animent.
Cet aspect est encore une fois critiqué car le dancehall souffre de l’image vulgaire renvoyée par certains clips.
Et la société réunionnaise qui est pour une grande majorité conservatrice ne peut concevoir de voir ses femmes aussi libres dans l’expression corporelle.
Un changement de paradigme en cours
Au fil des années, les mentalités ont évolué. Les femmes ont pu s’affranchir de certains principes moraux qui n’étaient pas les leur. Mais le sexisme existe encore dans ces milieux. Pour pallier à cela, certaines femmes se tournent vers d’autres secteurs musicaux où elles peuvent exprimer leur sentiments (maloya, pop, sega, etc).
Cependant, une minorité de femmes telles que Queen Favie pour le RAP et Malkijah pour le dancehall pour ne citer qu’elles arrivent à percer dans ce monde plus que masculin à la Réunion.
A l’heure actuelle, elles sont encore trop peu nombreuses à s’imposer et s’approprier ces styles musicaux. Car le modèle patriarcale est toujours dominant. Et les femmes doivent encore se battre pour cette liberté d’expression. Mais, une nouvelle génération qui n’a pas froid aux yeux, ni du travail qu’elles doivent accomplir pour se faire une place, commence à émerger , comme sous les traits de Sika R’lion.
La musique ne reflète pas le sexe, ni la couleur de celui qui s’exprime par son biais : elle est la langue des émotions.
Jessica Gauvert
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Mouais….. Vous appelez ça un dossier ??? j appelle ça un article bien gentillet ou on nous explique que l eau chaude , ça brûle…. de grands mots genre”révolution sociétale”, “paradigme” mais au final c’est bien creux….Pire quand je lis “Mais, la femme a de multiples facettes dont celle d’être sexy, séduisante” de la part d une journaliste femme, c est puissant d’enfermer les femmes dans ce genre de cliché, et après ça se demande pourquoi il y a peu de femmes….