En mai dernier, l’artiste réunionnais FAYAZER sortait son premier projet intitulé Empire Maron, véritable clé de voûte du mouvement Malotrap qui trouve sa genèse à La Réunion.
Découvre l’excellente chronique de Tony Dijoux à ce sujet : je découvre !
Pour ceux qui auraient raté le coche (ou le car courant d’air), le Malotrap c’est une innovante et habile fusion entre le Maloya, notre musique traditionnelle héritage de nos ancêtres qu’on ne présente plus et la Trap, une branche du rap.
Autrement dit, on fusionne deux moyens d’expression qui critiquent avec véhémence les abus et zèles des pouvoirs et systèmes en place pour contribuer à un éveil des consciences et inciter aux soulèvements et mouvements d’émancipations.
Après avoir ainsi si habilement enjaillé nos tympans de ces clés de sol d’un nouveau genre, c’est avec plaisir que l’on déguste les visuels !
Ainsi, 1 mois après la sortie du contemplatif et tribal clip du titre Zansèt, réalisé par Hugo Macé, Fayazer dévoile celui de « Sakouyé », un des 3 featurings de son projet porté à l’écran par Denis Ramjane et qui cumule déjà plus de 10 000 vues en à peine quelques jours !
Sur l’album, le titre est adroitement positionné après « Fanm Maron », comme si ce dernier sonnait comme un préambule, une introduction à la présence féminine de haute prestance du projet : SIKA RLION.
« Navé le rwa la reine dan’ le villaz » – Fanm Maron
En véritable Reine Kaf 4.0, SIKARLION surgit de la kaz en tol (ou ti boutik lontan?) et martèle l’instrumentale de l’énergique et entêtant refrain ainsi que d’un couplet très conquérant !
« Fini tro rale a nou dan la boue man’
Mi sa boukane a ou man’ »
Une punchline qui me rappelle un certain Kaaris qui déclamait « S**ope, on a assez travaillé pendant l’esclavage ! ». Les black men and women ont suffisamment subi comme cela, il est temps de reconnaître et de réparer les préjudices réalisés envers cette communauté et tant qu’à faire « zot sar goutte un revèr ! »
Illico presto, le roulèr, le kayamb, les instruments et danseurs s’activent ; on remue la tête, on se lève et on se retrouve pris à notre tour d’une folle envie d’un kassaz lo rein et de rent’ dann ron moring !
Pour ce faire, FAYAZER et SIKARLION ont fait appel à l’association BOURANT MORING qui promeut le maloya mais surtout le Moring, notre art martial traditionnel réunionnais, dans sa forme la plus ancestrale.
Encore un choix cohérent de la part d’artistes engagés à l’égard de leurs luttes et passions pour que perdurent héritages et traditions.
Tony D.
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